« Un entrepreneuriat qui a du sens »

Nadège Court Perrin – Co-fondatrice, CEO

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Pourquoi le Vrac ?

Pour moi, il n’y a pas eu de déclic soudain pour le vrac. C’est plutôt un cheminement. Mes parents étaient instituteurs et ont beaucoup enseigné à l’étranger : j’ai eu
cette chance de découvrir des cultures, des mode de vie, des territoires différents, entre l’Afrique centrale, le Maghreb et l’Amérique du Nord. Je me sens citoyenne du monde et j’ai tôt eu conscience que la nature et la biodiversité de notre planète devaient être protégées.

A l’époque, l’opinion dénonçait les gros pollueurs mais pointait encore peu notre surconsommation mondiale. Ses dégâts sur le réchauffement climatique, la pollution plastique et le gaspillage. Puis, comme pour beaucoup (j’espère) cette consommation effrénée m’est apparue de plus en plus absurde et périlleuse.

Je me suis engagée dans les circuits courts, l’artisanat, l’alimentation locale… Et pourtant, je me retrouvais trop souvent avec mes poubelles pleines de plastique et de carton, dès le retour des courses. Or, transporter et recycler nécessitent de l’énergie : une énergie qu’il faut bien prendre quelque part !
Alors, j’ai commencé à changer mes habitudes pour acheter en vrac, d’abord pour l’épicerie sèche, puis de façon de plus en plus systématique pour mes autres achats. C’est devenu une évidence : le meilleur déchet est celui qu’on ne produit pas, et en plus ce n’est pas si compliqué !

Ton rituel vrac ?

Dès que j’ai rangé mes courses, je remets mes sacs et boîtes
dans un grand filet que je pose à l’entrée de la cuisine.
Comme ça je sais que j’ai tout au même endroit
pour la fois suivante !

Ton objet vrac ?

Je me suis équipée d’un coup de pleins de sacs, bocaux récupérés et boîtes . J’avais besoin de me dire : « C’est bon, j’ai tout ce qu’il faut ! ». Et puis, je voulais aussi que cela soit joli dans ma cuisine et mes placards. Si je devais retenir un objet : mon filet vert. Il ne me quitte pas….  Et puis mon téléphone ! Pour photographier les étiquettes, les conseils de cuisson, etc. et maintenant pour retrouver tout dans  l’application « Mon étagère » 🙂

Pourquoi Packtic ?

Quand j’ai commencé à acheter en vrac, j’ai évidemment rencontré les freins habituels, comme le besoin de plus d’organisation pour avoir les bons contenants avec soi au moment d’aller en magasin, de trouver leur place à la maison.
Mais je me suis retrouvée aussi avec beaucoup d’interrogations sur les produits eux-mêmes : comment les cuisiner, leur traçabilité, etc. Des informations qui sont présentes sur les emballages, mais pas forcément dans les rayons des magasins de vrac. Or, j’aime connaître les produits que j’achète et que donne à mon fils. Et passer mon temps à chercher de l’info sur le web par ci par là, non merci.

Alors créer une chaine d’information et de confiance entre fabricants, commerçants et consommateurs m’a paru être une brique essentielle pour faire changer les habitudes d’achat. Voilà, j’ai choisi mon combat !

Toi avant Packtic…

Mes précédentes expériences mariaient déjà l’entreprenariat et l’engagement pour une consommation différente. L’entreprenariat est venu assez vite dans ma carrière, par curiosité et envie de faire autrement.

Après le Bac, j’ai d’abord fait une fac de Bio mais n’ai pas aimé l’anonymat du campus: je voulais trouver un esprit de groupe, de promo. Et travailler dans le marketing car c’était plutôt la valorisation des projets auprès des clients qui m’intéressait. J’ai intégré l’ESIEE Management Paris (ex ISTM) puis l’INSEEC Lyon en Communication et publicité.

L’agroalimentaire est venu avec mon passage chez Kalys, une société iséroise qui fournissait les chefs-cuisiniers. En découvrant le milieu de la restauration, j’ai su que je voulais m’investir dans la « communication culinaire » : j’ai créé l’agence Digimiam en 2010, pour valoriser les chefs, les recettes et les produits locaux. Pour fédérer artisans de bouche, restaurateurs et consommateurs. Et pour être utile. Mettre en avant un savoir-faire, c’est servir une cause, un territoire, une filière. C’est « faire sa part ».

Comme j’aime le challenge, j’ai eu envie de passer à quelque chose de nouveau, de plus ambitieux, de plus utile encore. Avec Packtic, j’espère que nous pourrons avoir un impact réel sur le développement de la vente en vrac.